Commentaire avisé au Pontet

Publié le par Blog Philippe Hubert


L’écrivain Philippe HUBERT

DIT AUX DETENUS

« Comment je suis entré en littérature… »

 

C’est l’écrivain Philippe HUBERT que le bibliothécaire de la prison avait invité à rencontrer les détenus pour leur dire comment il était entré en écriture.

 

D’origine modeste il avait suivi la voie des bons élèves, l’entrée à l’école Normale d’instituteurs, ce qui permettait de continuer gratuitement ses études. Puis le service militaire l’a amené vers la coopération et, à partir de là, sa vie s’est orientée, via le Ministère des Affaires Etrangères, dans une action pédagogique et culturelle à travers 15 pays. Il y découvrira, derrière les différences culturelles, des valeurs communes à tous les hommes… Il reviendra, à quelques années de la retraite, à son point de départ puisqu’on le retrouve instituteur spécialisé pour les enfants en difficulté, à 53 ans. Militant passionné du monde associatif, il présidera un organisme de développement économique Euro-arabe… Un accident vasculaire va l’obliger à se calmer côté activités et c’est ainsi qu’il va entrer en écriture…

 

Sa décision d’écrire est pour lui très intime ! Des reproches qu’il adresse à son père pour son comportement pendant la guerre face à la déportation des juifs ! La mort du père n’a pas effacé cette blessure d’enfance. C’est ainsi que naîtra la nouvelle « L’Aiguilleur de la Beauce ». Il se prend au jeu, varie les nouvelles dont il trouve l’origine dans sa vie, ses rencontres, ses souvenirs mais qu’il doit enjoliver par l’imagination. Pour avoir lu son premier recueil de nouvelles : « HUMANUM EST… » chez ELAN SUD nous pouvons dire que Philippe Hubert a un grand talent de conteur ! Il sait varier le style selon le contenu de telle ou telle histoire. Cet auteur a une écriture brillante passant du précieux au populaire, du sérieux au sordide, de gravité à humour avec la facilité d’un virtuose nous faisant oublier tout le travail qui est derrière cette réussite. Il nous avouera d’ailleurs qu’une nouvelle de 25 pages peut lui demander 2 à 3 mois de travail… Participant à divers concours de nouvelles il y glanera 9 prix, ce qui nous vaut ce premier recueil de 9 nouvelles. « J’ai choisi la nouvelle parce qu’il y a peu de personnages, qu’elle doit contenir une action dramatique et se terminer par une chute surprenante ! »

 

« Un 2e livre sort en juin, le 3e attend le feu vert de l’éditeur, le 4e est déjà écrit ! » C’est dire si Philippe Hubert est entré en littérature !

 

« Quand on écrit un livre, on s’adresse à des inconnus à qui on raconte une histoire intime. Chaque lecteur participe ainsi indirectement à mon écriture. »

 

Il s’agit ensuite d’avoir la chance de rencontrer un éditeur intéressé. L’œuvre passe ensuite par sa correctrice personnelle, puis l’éditeur s’occupera de la diffusion. Les droits d’auteur sont minuscules. La plupart des écrivains ont un autre travail qui les fait vivre, sauf quelques « stars » médiatisées à gros tirages.

 

Répondant aux nombreuses questions des détenus, il aura ce joli mot : « J’écris des histoires qui me sont plus ou moins arrivées ! Entre le départ puisé dans ma mémoire et la fin e l’histoire, tout le reste est dû à mon imagination qui peut être très vagabonde… Les personnages prennent leur liberté et souvent échappent à l’écrivain… »

« Il faut écrire des choses universelles qui plaisent aux gens et non pas à moi seul en tant qu’auteur, sachant cependant qu’on ne peut plaire à tout le monde… »

 

« Un premier livre sort à 500 exemplaires… Un deuxième à 1 000 exemplaires si tout va bien ! »

 

« L’écriture est un grand guérisseur, ça occupe beaucoup de temps de sortir des choses de soi-même… Elle fait passer de la douleur à l’apaisement. »

 

Notre écrivain est aussi un lecteur d’autres auteurs, un admirateur de quelques-uns comme Marguerite DURAS. Il avoue avoir fait ses gammes comme un pianiste ou un peintre qui reprennent les œuvres des grands maîtres, en imitant tel ou tel écrivain, avant de trouver son propre style. Pour son nouveau livre, LE SUD, Philippe Hubert avoue s’être inspiré de loin de la Madeleine de PROUST, il nous parlera plus du sentiment amoureux que de ses souvenirs d’enfance.

 

L’auteur, très disponible pour répondre à toutes les questions des détenus, s’est dit admiratif pour la qualité d’écoute tout au long de ce débat. Sa modestie dût-elle en souffrir, nous soulignerons combien il fut intéressant, pédagogique, simple, humain tout l’après-midi. Il reste aux détenus de découvrir HUMANUM EST en attendant les prochains livres de cet auteur. Et vous, amis lecteurs de cette rubrique, pensez à réclamer à votre libraire les livres de Philippe Hubert, vous nous en direz des nouvelles !!!

 

JOCAR et DAN

 

 

 

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